Phase 1 – Répertoire raisonné des activités de médiation culturelle

Le Répertoire raisonné des activités de médiation culturelle à Montréal (PDF – 71 pages) permet de dégager des observations fort révélatrices : les artistes montréalais s’engagent généreusement dans les actions culturelles et déboulonnent ainsi le mythe de l’artiste élitiste et indifférent. Il démontre le dynamisme et la diversité des actions culturelles à Montréal, tout comme l’innovation dans l’échange et le partage des cultures.

La recherche fut effectuée au cours de l’année 2008 et le rapport final fut déposé en décembre 2009 sous la direction des sociologues Louis Jacob et Anouk Bélanger. L’objectif était de définir une typologie des projets soutenus par les programmes de médiation culturelle de la Ville de Montréal et du MCCCF afin d’établir un premier portrait des actions culturelles réalisées par les organismes culturels et les arrondissements montréalais.

Quelques données factuelles générales :
• 150 projets réalisés dans le cadre des 3 programmes, dont 12 projets triennaux ;
• 2 300 000 $ octroyés entre 2005 et 2008 ;
• 56 organismes artistiques et culturels portant les projets ;
• 19 arrondissements montréalais touchés, et 18 d’entre eux également porteurs de projets.
Ce répertoire raisonné permet de dégager les grands axes autour desquels s’articule une typologie des activités de médiation culturelle :
puce1 les principes d’action ou les finalités de la médiation;
puce1 les objectifs spécifiques des activités;
puce1 les outils ou les populations visées;
puce1 les liens avec les pratiques disciplinaires;
puce1 les milieux de la médiation;
puce1 la temporalité des activités et leur degré de pérennité;
puce1 enfin, les partenariats et les réseaux de collaboration.
Dans leur rapport final, les chercheurs ont identifié quatre aspects caractéristiques des centaines de projets analysés qui permettent de renforcer notre impression sur la diversité des actions culturelles et sur la diversité des intérêts des principaux acteurs de la médiation culturelle :
puce1 la polyactivité;
puce1 la temporalité multiple;
puce1 les pratiques ancrées et participatives;
puce1 les formules hybrides et décloisonnées.

Disciplines

puce1 35% des projets sont pluridisciplinaires;
puce1 46% de l’ensemble des projets touchent les arts visuels et médiatiques;
puce1 28% sont des projets liés au théâtre.

Les intervenants et la médiation

puce1 Des artistes professionnels, sollicités à titre de médiateurs principaux auprès du public participent à plus de 85% des projets;
puce1 Dans plus de 13% des cas, les projets impliquent également un animateur/médiateur professionnels;
puce1 Dans 14% des cas, un professeur ou une ressource spécialisée participe au projet.

Les dimensions temporelles de la médiation

La temporalité des activités en dit beaucoup sur les pratiques de la médiation culturelle et les chercheurs ont tenté d’identifier des dimensions temporelles à l’aide de quatre critères variant énormément d’un projet à l’autre : la durée, la fréquence, l’étalement, la pérennité.

La participation

Les activités pertinentes et réussies peuvent s’adresser tout aussi bien à de petits groupes de moins de vingt personnes qu’à des foules de plusieurs centaines.

Les outils ou les moyens mis en œuvre pour réaliser les projets

Les outils les plus fréquents dans l’ensemble des projets soutenus dans les programmes sont :
puce1 les activités d’animation pédagogique ;
puce1 les ateliers d’initiation ;
puce1 les ateliers de création ;
puce1 les activités d’accompagnement ;
puce1 les discussions ;
puce1 les invitations à une sortie culturelle ;
puce1 la promotion de l’offre culturelle ;
puce1 la diffusion d’un événement ou d’une œuvre artistique.

Conclusion
Une typologie des activités de médiation culturelle à Montréal

À la lueur de leur analyse, les chercheurs peuvent conclure que quatre aspects principaux caractérisent l’ensemble des activités de médiation culturelle soutenues entre 2005 et 2008 :
puce1 La polyactivité des projets. Trait distinctif de la médiation par rapport à d’autres formes d’action culturelle, ces projets mettent en œuvre plusieurs outils et dispositifs. Ainsi, un même projet peut combiner de un à six moyens: animation pédagogique, initiation, création, accompagnement, discussions, sorties culturelles, promotion, diffusion.
puce1 Une temporalité multiple. Étant donné la dimension relationnelle des projets et leurs préoccupations pour la culture vécue, de grandes variations sont observées dans les durées, fréquences, périodes d’étalement de chacune des activités.
puce1 Des pratiques ancrées et participatives. La médiation culturelle vient à la rencontre ou se met à l’écoute de besoins et d’attentes concrets, ce qui amène l’implication d’un large éventail de groupes, d’artistes et d’intervenants, et obéit à une logique de la proximité. Les participants, autant les artistes, les intervenants que le public, partagent leurs compétences et peuvent même se redéfinir, se redécouvrir.
puce1 Des formules hybrides et décloisonnées. Les activités de médiation culturelle ne cadrent pas dans un modèle unique, autant sur le plan des pratiques disciplinaires que celui des publics et des formes de participation. L’importance des collaborations extérieures et des réseaux empêche le repliement ou la fermeture des activités sur elles-mêmes.

Des questions en suspens

puce1 La pérennité des projets est-elle en soi gage de succès?
puce1 Quels genres d’accomplissements artistique ou culturels sont recherchés, tant par les participants que par les intervenants?
Pour faire suite à cette recommandation, la Ville et le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine ont soutenu la Phase II de ce chantier d’étude qui a permis d’analyser des actions en profondeur et d’évaluer l’impact de cette pratique, autant sur les organismes culturels que sur les participants de divers milieux.
La Phase I de cette étude a été réalisée sous la direction des professeurs Louis Jacob et Anouk Bélanger, avec Marie-Nathalie Martineau et Alexis Langevin-Tétrault, du Département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal, en collaboration avec Danièle Racine et Marie-Christine Larocque de la Direction du développement culturel de la Ville de Montréal. Elle est soutenue par le Réseau québécois de recherche partenariale en économie sociale (Goupe de recherche sur la médiation culturelle de l’Alliance de recherche universités-communautés – ARUC-ÉS), en partenariat avec la Ville de Montréal, le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine et Culture pour tous.