Broder ses racines

projet de médiation culturelle Broder ses racines

Porté par l’organisme PAAL Partageons le Monde et son partenaire, la Société d’Histoire d’Ahuntsic-Cartierville, Broder ses racines invite à réfléchir au processus complexe de l’enracinement. Dans ce projet de médiation interculturelle, la broderie se déploie à même des photographies tirées d’archives locales, tel un acte symbolique de reconstruction qui permet de reprendre le fil de sa propre histoire et de l’enchevêtrer à celle de son milieu de vie, pour mieux s’ancrer.

Aux côtés de l’artiste-médiatrice d’origine mexicaine Yaen Tijerina, 12 femmes du quartier Ahuntsic – 5 immigrantes nouvellement arrivées et 7 résidentes de longue date – ont plongé dans leurs racines, d’ici et d’ailleurs, tout en découvrant l’histoire de l’ancien village de Sault-au-Récollet, l’une des plus anciennes zones de l’île de Montréal où s’établirent des humains, tant en contexte précolonial que postcolonial.

Les 12 participantes d’horizons et d’âges variés ont été recrutées grâce au réseau d’organismes partenaires de PAAL, dont le Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants et le Cercle de fermières d’Ahuntsic. Pour la tenue des ateliers et de l’exposition finale, la Société d’Histoire d’Ahuntsic-Cartierville a offert les espaces patrimoniaux de la Maison du Pressoir, conférant une valeur exceptionnelle aux activités.

Au total, sept rencontres de 90 minutes se sont déployées du 12 avril au 24 mai 2023. Deux d’entre elles se déroulaient hors les murs :
– Une visite guidée du quartier Sault-au-Récollet, par l’historien Stéphane Tessier, enrichie de références à des photographies d’époque.
– Une visite guidée des Archives nationales, par l’archiviste Marie-Pierre Nault qui avait préparé une sélection de publications et de documents liés à l’histoire d’Ahuntsic, tout en expliquant leur mode de conservation.

projet de médiation culturelle Broder ses racinesEn atelier, le groupe a poursuivi les échanges avec l’artiste-médiatrice Yaen Tijerina. Stéphane Tessier, qui était sur place pour assurer l’accès à la Maison du Pressoir, pouvait également continuer le dialogue et répondre aux questions, ce qui s’avéra très précieux.

En parallèle, l’artiste a transmis aux femmes la technique de broderie sur photographie, incluant différents types de points à l’aiguille, et la technique du perlage. Elle a ensuite soutenu les participantes dans leur projet d’intervention sur une photo de leur choix, en lien avec le patrimoine du quartier et leur histoire personnelle.

Pour conclure le projet et faire écho au travail photographique de Yaen Tijerina, chaque participante a collaboré à la réalisation de son autoportrait mis en scène dans un site historique inspiré de sa photo brodée. Une entrevue individuelle a également permis à l’artiste de récolter les témoignages de chacune afin d’inclure leurs paroles dans l’exposition.

Le court laps de temps entre la dernière activité et le vernissage a apporté son lot de défis en termes de production, mais furent relevés avec brio ! L’exposition initialement prévue du 9 au 11 juin s’est prolongée jusqu’au 26 juin 2023 en raison de son succès, permettant à une soixantaine de personnes de découvrir les œuvres et les témoignages des femmes.

Tirées des entrevues, des paroles telles « Ç’a été très inspirant de mieux connaître le quartier. J’ai beaucoup aimé partager avec des femmes, des femmes de différents âges, de différentes générations qui se retrouvaient lors de l’atelier. » ou « Dans mon image, le pic qu’aujourd’hui on ne voit pas nécessairement sur la statue veut vraiment dire “je m’enracine”, “je suis ici”, “je suis ici pour rester”. Voici ma terre d’accueil. » nous démontrent la force de l’expérience vécue.

Une courte vidéo présentant le projet est diffusée en ligne.

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Ce projet bénéficie du soutien financier de la Ville de Montréal et du ministère de la Culture et des Communications dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal.
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crédit photo : Yaen Tijerina, 2023