Dessins pour l’égalité |
Le projet de médiation culturelle Dessins pour l’égalité s‘est déroulé en avril 2025 auprès de deux classes d’accueil de l’École secondaire de l’Altitude, située dans l’arrondissement Pierrefonds-Roxboro. 31 élèves âgés de 14 à 17 ans ont été initiés à la bande dessinée comme moyen d’expression, grâce à deux ateliers donnés par l’artiste Omar Hernández Peña, avec la complicité de la médiatrice culturelle Paulina Escutia. Au final, des histoires touchantes ont surgi des cases alors que les jeunes se sont investis bien au-delà des attentes. Plusieurs activités de valorisation de leurs bandes dessinées auront lieu d’ici la fin de l’année scolaire.
Ce projet est né de l’attention particulière portée aux jeunes en contexte migratoire, identifiés comme l’une des priorités de l’année 2025 par la division Culture, Bibliothèques et Développement social de l’arrondissement. À travers des démarches de médiation culturelle, l’objectif est de valoriser la culture et l’art comme outils de cohésion sociale et de bien-être collectif.
C’est dans cette optique que la médiatrice Paulina Escutia a conçu Dessins pour l’égalité, un projet inspiré de la Journée de l’égalité (soulignée au Canada chaque année le 17 avril) et du mois de la BD. En amont des rencontres, elle a pris soin de développer un répertoire du vocabulaire spécifique aux enjeux de l’égalité et aux concepts de base de la bande dessinée.
Puis, l’équipe enseignante – constituée de Dominique Martineau et Cassandra Doughlin – a accepté d’aborder en classe ce vocabulaire introductif, avant la tenue des activités. Ainsi, le groupe d’accueil de niveau débutant, composé de jeunes qui venaient tout juste d’arriver, et le groupe de niveau intermédiaire étaient déjà familiers avec le vocabulaire propre aux ateliers lorsqu’ils ont débuté.
« Sans le soutien des enseignantes, les résultats obtenus n’auraient pas été possibles. » souligne Paulina Escutia. « De plus, lors des rencontres, les élèves du niveau intermédiaire aidaient leurs camarades à mieux comprendre. »
Pour animer les rencontres, Omar Hernández Peña, était tout désigné, ayant lui-même vécu une expérience migratoire. Basé à Montréal, cet artiste de l’animation a travaillé sur plusieurs films connus, tels que Minecraft, Ghostbusters et Mufasa. Récompensé par un Oscar pour sa contribution au film 1917 et par un Emmy Award pour ses animations graphiques lors des Miami Heat Finals, il a su captiver les élèves dès le départ.
L’artiste a partagé un aperçu de l’histoire de la bande dessinée, allant des origines japonaises de la fin du XVIIIe siècle jusqu’à des exemples modernes de bandes dessinées engagées, qui donnent une voix à ceux qu’on entend rarement. À partir de là, les élèves ont été invités à réfléchir à la notion d’égalité dans leur quotidien et à illustrer une anecdote scolaire en lien avec cette valeur.
Malgré certaines appréhensions sur la participation des jeunes, tous les élèves ont non seulement pris part à l’activité, mais ont aussi livré des témoignages d’une grande profondeur. Ils ont trouvé dans cet espace un lieu sécuritaire pour s’exprimer et ont abordé, à travers leurs histoires, des thématiques telles que l’égalité des genres et des chances, l’inclusion et l’intégration.
Chacune et chacun a eu le courage de présenter son œuvre devant ses pairs, et leurs mots, tout comme leurs dessins, ont touché droit au cœur. Et quel plaisir de découvrir des talents artistiques qu’il faut continuer d’encourager !
C’est ainsi que les 14 et 15 juin 2025, une exposition s’est tenue sur la terrasse du Centre culturel de Pierrefonds, où étaient invitées les familles des élèves et le grand public. Une seconde exposition sera organisée par la suite à l’École secondaire de l’Altitude.
Retrouvez plus de photos et de bandes dessinées sur la page web du projet.
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Ce projet bénéficie du soutien financier de la Ville de Montréal et du ministère de la Culture et des Communications dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal.
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crédit photo : Paulina Escutia, 2025