Katherine Melançon, entrée en matière, par Claire Moeder

Pendant tout l’été, des blogueuses vont à la rencontre des artistes, des expositions et des activités de médiation pour vous les faire découvrir au travers d’articles, de photographies, mais aussi de bandes-dessinées ou de poèmes. Cette semaine, Claire Moeder vous fait entrer dans le jardin de Katherine Melançon à la Galerie d’art d’Outremont.

 

Katherine Melançon, détails, exposition à la Galerie d’art d’Outremont, dans le cadre de l’événement «UN MILLION D’HORIZONS (1 X 19 = 1 000 000)». Crédit : Alexis Melançon

 

L’état des matières de Katherine Melançon nous ouvre les portes d’un jardin photographique. À ceux qui chercheraient du regard à reconnaître les espèces de fleurs ou un horizon verdoyant, vous perdrez sans doute vos repères. La promenade végétale, guidée d’une image à l’autre, d’une sculpture à une vidéo, est davantage faite de petits sentiers et pistes secondaires à emprunter. Chacun d’eux nous ouvre à des paysages mentaux plus qu’ils ne s’appuient sur une copie de la réalité et de sa beauté naturelle. Au premier regard, il se pourrait que les séries d’images composées ici par l’artiste en provoquant des accidents photographiques volontaires donnent l’impression d’une galerie de nature morte, de planches d’herboristes. Elles prennent place dans ce qui évoque un décor de musée dont les pièces de mobilier auraient été déplacées et laissées là après que l’on en ait oublié la fonction initiale. Un socle, une plante en pot, une lumière au néon : dans cette mise en scène aux traits familiers, chaque objet semble aujourd’hui être en attente de trouver une utilité future. Ensemble, ils dessinent un parcours plus sinueux qu’il n’y paraît, dans un jardin clos entre les murs blancs de la galerie d’art d’Outremont. On y suit volontiers l’artiste dans son invitation à vagabonder d’une image à l’autre, à suivre ses détournements d’image comme les détours d’un jeu hors piste, nous invitant au-delà de la photographie conventionnelle.

 

Crédit photo : Alexis Melançon

Pourtant, ce jardin n’est pas un éden : loin d’être teinté d’une vision idéale, il est davantage un univers clinique où chaque œuvre semble à la fois avoir reçu une attention minutieuse et avoir été abandonnée, froissée ou nonchalamment drapée dans un état qui nous laisse une étrange impression. Nous y sommes un peu perdus car ce jeu de piste est aussi synonyme de surprise, de découvertes, d’impossibilité de voir tous les sujets. Décalées des cadres traditionnels, les images aux apparences simples nous laissent parfois face à un environnement quelque peu hermétique où une sensation d’inachevé persiste. C’est peut-être là la clé de l’exposition : le lieu offert au regard ne sera jamais définitif et ne nous autorise qu’à en voir une partie temporaire. À la manière d’un jardin dans lequel nous sommes entrés, mais qui ne nous attendait pas, il offre le spectacle d’une gestation printanière, non spectaculaire, de la lente évolution de ces habitants photographique et végétal.

 

Crédit photo : Alexis Melançon

 

 

 

Les jeunes d’écoles primaires du quartier entrent dans la création avec l’artiste Katherine Melançon

L’artiste Katherine Melançon a accueilli des élèves d’écoles primaires du quartier pour les faire entrer dans le processus de création qui a mené à son exposition présentée du 18 mai au 18 juin 2017 à la Galerie d’art d’Outremont dans le cadre de l’événement UN MILLION D’HORIZONS (1 X 19 = 1 000 000) du 375e de Montréal.

Sur le chemin de la galerie, les enfants ont ramassé un échantillonnage des végétaux qui ornaient leur arrondissement. Puis, ils les ont scannés et les ont travaillés avec l’artiste Katherine Melançon pour créer des œuvres d’art éphémère et percevoir ainsi la nature sous un nouvel angle.

 


Katherine Melançon
Du 18 mai – 18 juin 2017
À la Galerie d’art d’Outremont

Commissaire : Nathalie Bachand, pour le réseau Accès culture.
katherinemelancon.com


Ce projet bénéficie du soutien du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal