La pantoufle du quartier, une médiation multiculturelle tricotée serrée à Montréal-Nord |
Avec La pantoufle du quartier, l’atelier d’art Native Immigrant se saisit de la fameuse pantoufle tricotée en phentex pour en faire le symbole de la rencontre entre communautés autochtones, immigrantes et québécoise blanche. De l’automne 2021 au printemps 2022, l’organisme a animé des ateliers de tricot et d’embellissement de la pantoufle traditionnelle québécoise, ouvrant à Montréal-Nord un espace de rassemblement et de création intergénérationnel et multiculturel.
Des ateliers animés par Janelle Gauthier puis par Ann Braybon-Smith ont d’abord été réalisés avec des femmes âgées du Centre communautaire Walkley. Tout en apprenant aux participantes ses savoir-faire, madame Gauthier partageait des histoires de son enfance, des hivers de jadis, ainsi que l’histoire du phentex. Une série de tutoriels vidéo bilingues a même été créée pour continuer à transmettre ces techniques. Les pantoufles ainsi tricotées ont ensuite été embellies, au fil d’autres ateliers, par des artistes issues des communautés autochtones (Molly Chamagne) et de l’immigration (Sarabeth Triviño, Ann Braybon-Smith, Asma Benaziz). Une sélection des œuvres créées a finalement été exposée en juin 2022 à l’atelier d’art Native Immigrant.
En suscitant tant de rencontres, tant d’échanges de savoir-faire et de vécus, La pantoufle du quartier a grandement contribué à lutter contre l’isolement et la vulnérabilité des aîné·e·s, des personnes autochtones et des immigrant·e·s, tout comme contre leur exclusion de la sphère artistique. Au total, une soixantaine d’aîné·e·s ont participé au projet, mais aussi des familles, des enfants, des adolescent·e·s… Au fil du projet, un fort sentiment d’appartenance au groupe multiculturel s’est développé.
Ce microcosme de société québécoise plurielle, inclusive, dans laquelle chacune se reconnaît, est appelé à durer : les participantes au projet désirent continuer à se réunir régulièrement, l’organisme souhaite également être là pour soutenir les aînées qui souffrent d’isolement, notamment à l’aide des réseaux sociaux. Fort de ces témoignages, Native Immigrant veut accueillir plus de participantes et étendre le territoire du projet.
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À noter : Ce projet bénéficie du soutien financier de la Ville de Montréal et du ministère de la Culture et des Communications dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal.