Les enfants mettent des sons en boîte avec le Sonorium d’OBORO |
Sonorium est un projet de cocréation d’OBORO permettant à des élèves de première année de l’École Louis-Hippolyte-Lafontaine de se familiariser avec la création sonore. Guidés par les artistes Magali Babin et Stéphane Claude, les enfants de six ans suivent une série d’ateliers dans lesquels ils sont invités à produire et à capter des sons afin de se sensibiliser à la texture sonore de leur environnement quotidien. Au terme des ateliers, les enregistrements produits par les élèves sont intégrés dans des sortes de boîtes à son : de véritables caisses de résonance assemblées ensemble pour constituer le Sonorium. À l’image d’un terrarium, ce petit jardin d’intérieur cultivé dans un récipient de verre, le Sonorium aura capturé les sons produits par les enfants pour les faire vibrer dans la salle d’exposition. Le public est invité à découvrir ce véritable vivier de sons du 16 au 18 juin 2016 à OBORO.
Une chasse au son ancrée dans le quotidien d’un quartier
Depuis deux semaines, les élèves de première année de l’École Louis-Hippolyte-Lafontaine écoutent d’une oreille neuve les sons qui les entourent. Accompagnés de Magali Babin, une artiste interdisciplinaire qui travaille avec la matière sonore, et de Stéphane Claude, compositeur de musique électronique_acoustique et ingénieur du son, les enfants sont entrés dans un processus de création sonore. Ils portent attention aux sons qui les entourent, à leur texture et à leur qualité, afin de constituer le premier module du Sonorium. Pour ce premier module consacré aux sons du quotidien, les artistes ont apporté en classe des objets sonores (bouteilles remplies de riz, de pièces métalliques ou de lentilles, papiers en plastique ou kraft) et d’autres produits du recyclage qui sont devenus, entre les mains des enfants, des instruments. La classe a ensuite été divisée en ensembles musicaux, comme dans un véritable orchestre. Magali Babin agissait comme chef d’orchestre: elle leur a appris un langage visuel et corporel de base avant de passer à la séance d’enregistrement finale d’une œuvre sonore réalisée sans partition. L’enregistrement de l’œuvre a été fait sous la supervision de Stéphane Claude, qui agissait aussi comme instrumentiste, actionnant à la demande de Magali des sons du quotidien préenregistrés sur son ordinateur. L’œuvre a été déposée sur un petit haut-parleur portatif enfermé dans une boîte que les enfants appellent la « cabane à oiseaux » et qui sert de caisse de résonance à la pièce sonore.
Dans les semaines qui suivent, les enfants réaliseront quatre autres modules. Le prochain sera consacré aux sons architecturaux : les enfants déambuleront dans l’école et s’arrêteront dans dix « stations d’enregistrement » repérées par les artistes pour y effectuer des enregistrements. Ils prêteront ensuite attention aux sons du dedans et du dehors en se promenant dans leur quartier. Ils découvriront aussi les bruits intermédiaires, comme le son d’une porte qui s’ouvre ou qui se ferme. À l’occasion de cette ballade, ils feront la visite d’un disquaire et rencontreront une forme de technologie sonore ancienne : le disque vinyle. Par la suite, ils feront la découverte du paysage de la langue, de la voix et des accents avec un atelier qui portera sur l’oralité, pour finir avec un atelier sur les sons électroniques consacré à la création de sons qui n’existent pas dans la réalité. Ils auront la chance de travailler dans le laboratoire multimédia d’OBORO.
Les cinq modules créés au cours de ces dix semaines d’ateliers seront assemblés par les artistes dans une sculpture sonore que le public pourra découvrir à OBORO du 16 au 18 juin 2016, accompagnés des « dessins-souvenirs » réalisés par les enfants à chaque étape du projet, ainsi que d’une projection de photographies qui documentent les dix semaines du projet.
Entrer en contact avec la création contemporaine
Les activités programmées dans ce projet ont aussi été pensées dans l’objectif plus large de faire découvrir aux enfants les différentes étapes d’un processus de création. Ainsi, lors d’une première visite dans l’école, les artistes ont présenté aux élèves leur démarche artistique. Sylvaine Chassay, responsable de la médiation culturelle à OBORO, a même expliqué à la classe, avec des mots d’enfants, des notions comme celles de démarche artistique, de vernissage ou de centre d’artistes.
C’est dans cette même logique que les artistes avaient d’abord pensé à construire le Sonorium à l’intérieur même de la classe : afin que les enfants restent en contact avec le projet en dehors des heures d’ateliers. Faute de place, le Sonorium se monte dans les ateliers d’OBORO. Mais les enfants ne le perdent pas de vue puisque leur enseignante Michelle Courchesne les invite à faire des dessins du projet dans leur carnet de notes, un carnet qui les accompagne chaque jour. Ils restent impliqués dans le processus de création pendant les dix semaines du projet.
OBORO souhaite que cette expérience permette aux enfants de tisser des liens avec la vie artistique contemporaine au-delà du cadre de ce projet de médiation culturelle. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont choisi de travailler avec une école de quartier, située à quelques pas du centre d’artistes.
Projet de médiation culturelle du 7 avril au 18 juin 2016
avec OBORO et l’École Louis-Hippolyte-Lafontaine
en collaboration avec Michelle Courchesne et ses élèves de première année
Fête de clôture le mercredi 15 juin de 16 h à 18 h à OBORO
Exposition du 16 au 18 juin, de 12 h à 17 h à OBORO
À noter : OBORO a bénéficié du soutien financier du Programme montréalais d’action culturelle pour réaliser le projet.
Pour aller plus loin:
>> Explorez les autres articles de notre dossier : « LES JEUNES À L’HEURE DU NUMÉRIQUE : créer avec le code, le son et le mapping vidéo.
>> Découvrez l’art numérique avec la BIAN 2016 : des expositions, des activités de médiation culturelle et des tournées en bus dans les maisons de la culture de vos quartiers.
>> Voyagez dans notre micro-site de la BIAN 2014 pour découvrir les expositions, les projets de médiation culturelle et les activités qui avaient été proposés par le réseau Accès culture en 2014.