Se raconter maintenant

« Quand on pense aux aînés, c’est souvent par le passé dont ils sont dépositaires qu’on valorise leur importance. Comme si la valeur de ces personnes tenait davantage à ce qu’elles ont vécu. Mais qu’en est-il de leur vie aujourd’hui, au jour le jour? »

Pendant deux ans, l’autrice Johanne Jarry a rencontré les résidents atteints de déficits cognitifs de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) et leur a proposé de donner à ces rencontres la forme d’une cartographie de vie. Ce projet de cocréation initié par le centre Turbine a donné naissance au site Internet Se raconter maintenant et à une publication intitulée Histoire de vivre.

À la rencontre du présent

Le projet s’est articulé sur deux années. La première année, Johanne Jarry a rencontré chaque semaine un groupe de six résidents qui étaient invités à documenter leurs pensées au quotidien avec un appareil photo et un carnet d’écriture. Les rencontres individuelles permettaient de développer une relation de confiance entre l’artiste et les participants, et les ateliers collectifs créaient un espace de partage entre tous. Le personnel soignant et les familles étaient également invités à participer de manière anonyme au projet en écrivant des mots sur des post-it collés sur les babillards des quatre étages du pavillon.

Le contenu de ces rencontres a été publié sous la forme de documentation photographique et de courts textes rédigés par l’autrice Johanne Jarry sur le site /seracontermaintenant.com/.

Raconter des trajets de vie

Suite à cette première expérience, Johanne Jarry a proposé des rencontres individuelles hebdomadaires à douze participants pendant douze semaines. Les rencontres se nourrissaient d’éléments littéraires, musicaux, visuels ou géographiques susceptibles de trouver écho auprès des aînés. Ensemble, ils ont tracé des cartographies inspirées de leurs trajets quotidiens dans la résidence, mais aussi de voyages, des lignes de la main, ou de portraits de famille.

« Au fil des rencontres, il s’agissait de trouver comment faire apparaître cette trame de fond et de la faire exister pour les autres par le moyen de l’écriture et de la publication d’un opuscule. »

Les annotations prise par l’autrice après chaque rencontre lui a permis de composer une récit d’expériences fragmentées, composé de paroles partagées et récoltées.

 

 

 

À noter : Le projet a bénéficié du financement du Programme de partenariat, culture et communauté dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal par la Ville de Montréal et le ministère de la Culture et des Communications.