Une Île, une école = 20 horizons, par Julie Legault

Crédit photos: Julie Legault

En nous inspirant du titre de l’exposition du projet de la commissaire Nathalie Bachand dans le réseau Accès culture en vue des festivités du 375e anniversaire de Montréal, 1 millions d’horizons (1 x 19 = 1 000 000), la photographe Sandra Lachance et moi-même avons conçu un projet de médiation culturelle pour un groupe de 4e secondaire de l’École secondaire Jeanne-Mance leur permettant de se définir dans leur école avec la photographie et le dessin.

Étalé sur quatre mois à raison de huit ateliers, le projet s’est déroulé en deux temps. Le premier volet a permis à Sandra Lachance de réaliser six portraits d’adolescents qui ont nourri son travail artistique. Vous pourrez les admirer dans l’exposition présentée à la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal cet été. Avec une costumière, elle a créé des costumes inspirés de la vision personnelle de Montréal que les jeunes ont partagée avec elle par le biais d’un jeu de questions-réponses. Par exemple, si Montréal était un animal, une couleur, un sport, etc, quels seraient-ils ? Vous pourrez voir le résultat grandeur nature dans l’exposition.

Pour le deuxième volet, Sandra Lachance a photographié chacun des élèves du groupe. Pour la plupart, c’était leur première véritable séance photographique en compagnie d’une photographe professionnelle, et ils ont adoré l’expérience. Ensuite, Sandra leur a remis leur portrait sur un papier photo de haute qualité sur lequel ils devaient dessiner. Hé oui, on leur demandait de dessiner sur leur… face. Tout un processus pour ces adolescents en quête d’existence !

Pour les aider, nous leur avons tout de même donné certaines balises. Ils sont partis d’un questionnaire leur permettant de décrire leur école : si Jeanne-Mance était une émotion, une couleur, une odeur, etc., quelles seraient-elles ? Les réponses devaient être dessinées directement sur leur portrait. En cours de route, ces quelques éléments ont laissé place à de l’improvisation. Ils ont d’ailleurs beaucoup apprécié cette liberté de créer.

Ils ont aussi exploré le processus d’écriture. En partant de leur œuvre, ils étaient invités à compléter cette phrase : « Je me vois comme… », et à laisser un collègue en faire de même. L’interprétation d’une œuvre peut varier selon le regard de la personne. Encore là, ce fut tout un exercice lié à leur identité… et à celle de l’autre !

À la fin du parcours, Jonathan Villeneuve, artiste participant à l’exposition de la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, est venu leur présenter son travail. En art, il n’y a pas que la peinture ou la sculpture. Il y a une infinité de moyens, de thèmes, de façons d’explorer. C’est ce que fait Jonathan avec ses installations. Nous voulions leur montrer que ces possibilités existent.

«  Ce que j’ai apprécié de ce projet, c’est de me poser des questions sur moi-même. »
« Je pouvais exprimer ce que je pensais sur mon dessin. »
«  C’est bien de pouvoir montrer nos travaux comme le font les vrais artistes. »
« Le fait d’être complètement libre m’a permis d’être beaucoup plus inspirée que dans certains projets où nous avons trop de restrictions. »

Quelques commentaires des adolescent.e.s

Cette expérience auprès de ces 20 adolescents a révélé 20 horizons complètement différents, en cours de définition. Et elle m’a rappelé aussi comment, à l’image de ces adolescents, Montréal est une ville libre et en constante redéfinition. Cette liberté est précieuse. Comme leg du 375e, j’espère simplement que cette liberté sera perpétuée, de la même manière que ces adolescents semblent l’avoir trouvée dans ce projet grâce à l’art. Venez voir leurs œuvres à la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal cet été pour le constater !

Un immense merci à Philomène Rolland et Danut Zbarcea, enseignants qui ont cru au projet, de même qu’au Directeur Gino Ciarlo sans qui il n’aurait pu se réaliser !

Ce projet bénéficie du soutien du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal.

 

Pour en savoir plus:

 

 

À propos de Julie Legault

JULIE LEGAULT détient un baccalauréat en communication et en histoire de l’art en plus d’être titulaire d’une maîtrise en muséologie. Elle travaille dans le milieu culturel depuis plus de quinze ans, plus précisément avec les arts visuels et la musique. Elle a œuvré auprès d’institutions muséales, de divers organismes culturels et de la Ville de Montréal. Devenue travailleuse autonome depuis 2015, elle collabore maintenant avec diverses institutions, dont la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal à titre de médiatrice culturelle et de la compagnie Sacré Tympan, en plus d’enseigner le yoga.