Zapateo sous zéro, la médiation culturelle avec le corps

Ancré dans le processus de création artistique de Roger Sinha et d’Irem Bekter, le projet de médiation culturelle Zapateo sous zéro, créé en 2011 dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, promouvait le potentiel du corps comme instrument d’expression, de communication et de rassemblement. Les activités prévues avaient pour objectif de permettre aux participants de se familiariser avec l’improvisation corporelle et rythmique, d’acquérir des connaissances de base en rythmes et mouvements argentins et indiens, et de favoriser leur confiance en eux. Une série de trois ateliers en matinée et en soirée a été donnée à un groupe d’immigrants récents ou peu intégrés provenant de l’organisme Centre haïtien d’animation et d’intervention sociales (CHAIS), et à un groupe de citoyens volontaires issus de l’arrondissement.

Les participants se sont investis de tout leur cœur dans ce projet. Ils ont été amenés à explorer le langage corporel tout en interagissant avec des citoyens de tous âges, origines et parcours. Tous y ont vécu une expérience artistique nouvelle où les particularités de chacun nourrissaient la dynamique de groupe.

Mais Zapateo sous zéro a aussi été très formateur pour les artistes. Le projet leur a donné  l’opportunité de se familiariser avec diverses communautés culturelles représentées au sein des groupes en côtoyant des gens provenant d’Haïti, du Pakistan, de l’Inde, de la Martinique, du Sri Lanka, de L’Afghanistan… et bien sûr du Québec. Les artistes ont su aussi s’enrichir l’un l’autre de leur expertise comme artistes, et se familiariser avec leur langage corporel et chorégraphique respectif.

À travers les différentes étapes du projet, les artistes ont pu jeter un regard plus critique sur leur propre travail comme enseignants et comme artistes en recevant des commentaires des participants, et en observant l’impact de leur approche pédagogique sur des danseurs amateurs. Le processus de médiation culturelle reposant sur l’échange, la communication et l’accessibilité de leur art a constitué un véritable gain pour eux.